L’influence des objets et pratiques culturelles sur l’orientation des filles en sciences, enquête de l’Observatoire de la lecture et de l’écriture des adolescents.

L’idée que les filles ne s’intéressent que peu aux sciences est remise en question par une enquête récente menée par les sociologues Clémence Perronnet et Alice Pavie. Bien que les chiffres révèlent une sous-représentation des femmes dans les filières et professions scientifiques, les recherches sociologiques démontrent que ce déséquilibre ne peut être attribué à un manque d’intérêt ou d’aptitude de la part des filles. Au contraire, il est de plus en plus évident que des facteurs socioculturels jouent un rôle crucialdans la limitation de la participation dans ces domaines.

Cette enquête, menée auprès de 45 lycéennes de 16 ans passionnées de mathématiques, visait à examiner de plus près l’influence des pratiques et objets culturels sur leurs perceptions des sciences. Les chercheurs ont exploré les contenus culturels que ces jeunes filles consomment et ont cherché à comprendre comment ces contenus façonnent leurs représentations des disciplines scientifiques. L’une des questions centrales portait sur l’existence de modèles féminins, réels ou fictifs, présents dans ces contenus culturels et susceptibles d’encourager l’engagement des jeunes filles dans les voies scientifiques. Les résultats de l’enquête soulignent l’influence profonde des normes sociales inculquées par la famille et l’école, mais mettent également en lumière l’impact significatif de la culture scientifique sur les aspirations des jeunes filles. Les objets culturels, tels que les médias, les livres, les films et les émissions de télévision, transmettent souvent des représentations stéréotypées qui peuvent influencer négativement la perception des filles à l’égard des sciences.

L’infographie disponible ici, réalisée par Aurore Mantel, Chargée d’études pour Lecture Jeunesse, offre une représentation visuelle saisissante des conclusions de l’enquête. Cette visualisation met en lumière les contenus culturels populaires préférés des lycéennes amatrices de sciences, ainsi que leur relation complexe avec ces contenus et la manière dont ceux-ci influencent leur perception de soi dans le domaine scientifique.

L’étude souligne également le besoin crucial de modèles féminins forts dans les médias culturels, susceptibles d’encourager les jeunes filles à poursuivre des carrières scientifiques. En intégrant ces rôles modèles dans les récits culturels, il est possible de créer un environnement plus inclusif et stimulant pour les jeunes filles intéressées par les sciences.

Pilotée par Lecture Jeunesse et soutenue par le Ministère de la Culture, cette enquête s’avère être une ressource précieuse pour mieux comprendre les facteurs qui contribuent à la sous-représentation des femmes dans les domaines scientifiques. Elle met en lumière la nécessité de poursuivre les efforts pour briser les stéréotypes de genre dans la culture scientifique et encourager la participation des filles dans ces domaines d’avenir. Pour un aperçu détaillé des résultats, consultez ici le dernier numéro de LJ+

par Sami Dendani,

ingénieur d’études, Observatoire des publics et des pratiques de la culture