Des Muses dans la cité

Ce billet est publié suite à la rencontre du 19/12/23  Parlons publics ! où étaient présentées les enquêtes réalisées par l’Observatoire des publics et des pratiques de la culture et celles à venir

Dans la la cité d’Air-Bel. (c) Zaher / Muses urbaines

Depuis novembre 2023, l’Observatoire des publics et des pratiques de la culture a entrepris une collaboration avec l’association marseillaise Muses Urbaines, œuvrant pour les quartiers prioritaires. Cette collaboration a pour but d’apporter un éclairage sociologique à leurs actions afin de pouvoir agir au mieux.

                Les Muses Urbaines cherchent à observer et à étudier la mécanique des cités, la façon dont celles-ci fonctionnent et dont les acteurs articulent leurs actions au sein des quartiers prioritaires de Marseille, notamment ceux d’Air Bel, de la Néréides et de la Rouguière[1].

Au sein de ces quartiers, de nombreuses politiques publiques et tentatives de mobilisations culturelles, politiques et citoyennes ont été mises en œuvre. Pourtant, la participation des habitants à la vie du quartier peine à se déployer et les attentes de ces derniers ne semblent pas satisfaites. Les Muses Urbaines cherchent alors à faire ressortir ces attentes, à relever ce qui « fait fonctionner » ces quartiers et, à terme, à travailler sur une mémoire commune. Le travail sur cette mémoire se fera à travers diverses entreprises culturelles. Si l’objectif premier est de décloisonner les quartiers, le but est aussi de mobiliser les populations en les impliquant dans une action commune. Cela contribuerait à sensibiliser les habitants en leur donnant un meilleur accès à des formes de culture dont ils sont souvent éloignés – à travers l’exercice du théâtre par exemple. Mais cela permettrait aussi de développer une meilleure intégration des différentes formes de culture populaire. En effet, lorsque l’association organise une exposition au centre social Bernard Dubois, elle n’y expose pas des tableaux de maitres, mais des photographies des quartiers environnants ; de même, lorsque la Maison des familles et des associations de Saint-Barthélemy monte une pièce de théâtre, c’est un procès fictif traitant de la discrimination qui est proposé. La culture populaire, l’expérience des personnes impliquées et leurs lieux de vies sont alors mis en avant et valorisés, inclus dans des formats de création desquels jusqu’à lors ils ont pu souvent se sentir exclus.

Exposition de l’association Muses urbaines au centre social Bernard Dubois, décembre 2023

À ce projet de mémoire collective vient s’ajouter un partenariat avec Véolia visant, lui, à étudier les pratiques et la mobilisation des habitants en matière de gestion des déchets et de tri sélectif dans le quartier de la Busserine. L’objectif est de développer des propositions et des solutions permettant de mobiliser activement les habitants dans la gestion de leur cadre de vie. Pour ce faire, des focus groupes seront tout d’abord réalisés en février 2024, puis un questionnaire sera mis en place.

Pour les deux volets, le choix d’une méthodologie mixte alliant qualitatif et quantitatif permettra de faire ressortir les représentations aussi bien que les pratiques des habitants, ainsi que certaines grandes généralités.

Par Prune Cueff
étudiante en master 2 de sociologie à Aix-Marseille Université, stagiaire chargée d’étude pour cette enquête

[1] La collaboration avec l’Observatoire des publics et pratiques de la culture se fera à partir d’observations sur le terrain et d’étude de la fréquentation des lieux d’action, tels que, par exemple, les maisons des associations. Des entretiens qualitatifs seront également menés afin de faire ressortir différents récits de vies et enfin, un questionnaire quantitatif sera mis en place.